Dans mon premier post sur le leadership je vous parlais de manière générale du leadership et des étapes à suivre pour le travailler.
Vous savez que ce blog entrecroise les problématiques et leurs solutions d’une gestion quotidienne qui s’appliquent autant au milieu professionnel qu’au milieu personnel.
J’avais envie de vous en parler encore et d’aborder notre leadership de parent.
Le leadership est un concept qui peut nous paraître parfois abstrait. Et c'est surtout parce qu’il nous semble surtout réservé à ceux et celles qui ont pour mandat de diriger ou gérer des personnes en milieu sportif ou professionnel.
Pour que leur équipe soit plus productive, on leur demande de développer leur leadership. Pour se faire, ils sont souvent eux-mêmes encadrés. Car nous en avons parlé: le leadership se travaille.
Pourtant, quel rôle de leader vous semble plus important que celui de parent?Quel être humain souhaite-t-on plus productif que celui qui va devenir un adulte et participer à notre communauté?
Il n’y a aucune école pour apprendre à être maman ou à être papa. Le seul enseignement de la matière que nous recevons est celui de l’éducation que nous avons reçu de nos parents, de nos grands-parents ou encore de nos tuteurs et que nous reproduisons, éternellement, rarement en nous posant des questions.
Attention, je ne porte aucun jugement. Je pense que la majorité d’entre nous répète le même phénomène. C’est plus par respect et par confiance que nous hésitons à remettre en question les modes d’éducation que nous utilisons sur nos enfants.
Les parents ont la responsabilité de l’éducation de leurs enfants. Ils ne sont pas les seuls. Je suis certaine que vous avez déjà entendu, quelque part, ce proverbe africain qui dit qu’ “ Il faut tout un village pour élever un enfant”.
Pourtant jamais je ne me suis fait dire : “ Bon, Majka, tu veux être maman! Connais tu bien les particularités et les difficultés de ce job? Es tu prête à faire un bilan de compétences pour déterminer ce dont tu as besoin pour pouvoir l’exercer? Es tu bien consciente qu’il n’y aura pas de démission possible? Tu veux prendre un cours?” Ou encore : “ Ne t’inquiète pas Majka, le village au complet sera là pour t’aider à éduquer tes enfants.”
Je n’ai pas la prétention de pouvoir vous donner une baguette magique pour rendre vos interventions parfaites auprès de vos enfants. Néanmoins, J’aimerai reprendre avec vous le concept de leadership et vous donner de petits trucs pour que vous soyez capable de vous poser les bonnes questions et d’avancer, à petits pas, vers une éducation qui sera de plus en plus efficace.
Avant tout, j’aimerai mettre quelque chose de primordial au clair : depuis des années, en éducation, on insiste sur l’importance et les résultats des interventions pédagogiques démocratiques.
Encore là, quand vous a -t -on appris les différences qu’il existe entre une intervention autoritaire, l’intervention conditionnelle, l’intervention autogérée ou la démocratique?
Je vous promets de revenir très en détail sur ces différents modes d’interventions et leurs impacts mais, pour l'heure, je ne vous parlerai que d’intervention démocratique.
L’intervention démocratique est interactive et participative.
Pour vulgariser, si on veut faire passer un message, transmettre une valeur ou un enseignement en utilisant une approche démocratique, nous devons nous poser les bonnes questions et amener notre sujet à se les poser aussi.
Vous rappelez-vous les étapes qui nous amène vers une gestion avec leadership? On les reprend!
On détermine notre objectif et on remet en question nos interventions
On observe la personne auprès de qui on veut intervenir. On analyse ses motivations
En toute démocratie, on pose la bonne question. La question qui va amener notre sujet à la réponse qu’on veut entendre.
On négocie. On planifie. On ratifie l’entente
On valorise
Je vous donne un exemple. Et puisque nous abordons plus le leadership en situation de parentalité, je vous parle d’une situation très concrète que beaucoup de parents auront vécu, j’en suis certaine!
On veut que notre petit chéri, ou notre petite chérie range sa 😡🤧🤬de chambre! Désolée, comme cela fait au moins 100 fois par semaine qu’on demande la même chose, notre patience commence à être mise à rude épreuve.
Première étape : On a compris l’objectif: on souhaite que enfant ou notre ado range sa chambre. Voilà l’objectif! Jusqu’à présent on a demandé, menacé, jeté…bref nos interventions n’ont pas fonctionné ou alors elles ont fonctionné mais de manière très sporadiques et éphémères. Chantage, conditions…difficile de ne pas avoir fait le tour de tous les moyens de pressions qu’on avait à notre portée.
Alors il va falloir qu’on pense un peu plus à notre sujet et à ce qu’il ou elle pourrait avoir comme motivation pour ranger sa chambre. Hey boy! On remet en question notre approche. Fin de la première étape
On entre ensuite dans la deuxième étape: la motivation.
Dans ma situation, une de mes filles, la plus bordélique, aime faire des tours de magie et jouer aux légos seule dans sa chambre. Elle aime aussi pouvoir nous montrer ce qu’elle construit.
Je m’installe donc dans sa chambre pour lui poser plusieurs questions ( bien réfléchies à l’avance!) : “ J’imagine que tes tours de magie sont complexes et demandent des accessoires? Comment fais tu quand il t’en manque parce qu’ils sont éparpillés dans ce gros bordel? Je vous épargne la réponse.
Deuxième question : “ Ça ne t'énerve pas de ne pas pouvoir construire tes Légos avec toutes les pièces parce que certaines sont au fond de ton panier de linge sale pendant que d’autres croupissent au fond de ton tiroir de table de chevet?!” C’est dommage quand même!
Dernière question…celle qui tue : “ Babylee, tu sais pourquoi je ne monte pas plus souvent dans ta chambre admirer tes constructions que j’adore pourtant?”
Je passe alors à la troisième étape : “ Babylee, je te fais une proposition: je range avec toi et on trouve des trucs ensemble pour que tes choses se rangent plus facilement. À condition que tu les utilises par exemple!”
Quatrième étape : je n’hésite pas une minute à lui dire combien je sais que de ranger n’a pas été un moment facile et agréable pour elle mais combien je suis fière et pleine d’espoir de pouvoir profiter dès demain de ses constructions.
Je n’ai rien forcé. Je ne l'ai pas confronté. J’ai juste observé, pensé une stratégie avant de l’essayer.
Je sais ce que certains sont en train de penser: “ Mais ouiiii. C’est facile à dire! Mais pas très réaliste!” Et vous serez dans le vrai! On passe plus de temps à demander, en haussant la voix, à notre enfant ou à notre ado s’il ou elle a rangé sa chambre avant de pouvoir venir manger. On n’a pas le temps de faire autrement que de poser un ultimatum du genre : “ Si tu ne ranges pas ta chambre avant de souper oublie le cinéma en famille!”
Bref, pris dans notre vie qui défile à 100km heure et dans le stress qui se fait ressentir de plus en plus lourdement, il est plus facile pour nous d'intervenir en reproduisant ce que nos parents faisaient avec nous.
De toutes façons on a oublié les résultats mais ça ne doit pas être si pire puisqu’on est devenu quelqu’un de pas trop mal.
Quand même! Même si les réflexes sont bien ancrés en nous, réfléchir à nos interventions et les rendre plus démocratiques peut, aussi, devenir automatique ou presque. Il faut penser que nos enfants nous imitent .Plus nos interventions seront réfléchies et bienveillantes, plus celles de nos enfants le seront. C’est ça le leadership aussi : guider et donner envie d’être suivi et imité.
Je vous conseille encore de ne pas vous juger trop sévèrement. Je vous le dis souvent, on ne construit pas bien dans la culpabilité. Pas même un Légo!
Donnez vous le temps de vous poser les bonnes questions. Allez y pas à pas…doucement…faites des erreurs, recommencez et dégustez les plus petites victoires!
En attendant, n’hésitez pas à venir me partager vos expériences. On en rit plus qu’on en pleure quand on se raconte nos histoires de parents et de gestionnaires.
Vous me retrouverez sur la plateforme de réseaux sociaux que vous retrouvez au bas des pages de ce site.
Au plaisir de se parler! Majka
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